N°24 - Juin 2024

2 juin

Après une hausse non négligeable en début de mois, les prix sur l’ensemble des marchés, excepté le Brent, ont connu une stabilisation sur la deuxième quinzaine du mois de mai. Les prix demeurent à des niveaux acceptables compte tenu de ce que nous avons connu durant l’année 2022, mais le sujet est récemment redevenu politique. En effet, le marché européen de l’énergie est très contesté alors que l’on approche des élections européennes et un certain nombre de listes souhaitent en sortir, ou a minima le réformer. C’est notamment, l’indexation du prix SPOT sur le coût marginal de la dernière centrale allumée pour subvenir aux besoins de la consommation qui fait débat. En effet, c’est souvent le prix des centrales à gaz qui fixe le prix SPOT et ainsi donne l’illusion que le prix de l’électricité est basé sur le prix du gaz. Ce n’est pourtant pas toujours le cas, mais toujours est-il que ce sujet fait fortement débat, et il y a fort à parier qu’à terme, ce marché sera réformé pour éviter des flambées massives telles que connues récemment tout en conservant un approvisionnement des consommateurs sans risques de black-out. Le résultat des élections le 8 juin dans toute l’Europe permettra déjà d’anticiper un peu l’avenir sur ce sujet.

Marché de l’Électricité

Le marché de l’électricité a eu un comportement surprenant ces dernières semaines. En effet, dans l’ensemble, les prix ont grimpé mais sur le SPOT, un certain nombre de journées ont connu des tarifs négatifs en heures pleines obligeant les producteurs à couper les centrales et notamment les centrales photovoltaïques. La forte pénétration du solaire dans le mix énergétique français est probablement une explication à ce phénomène. En effet, le solaire a produit 4,5 % en 2023 alors qu’il ne représentait que 1,9 % en 2019. Du côté des enchères de garanties de capacité, nous observons une stabilité remarquable, prouvant son bon fonctionnement pour garantir l’approvisionnement des consommateurs en périodes de pic de consommation. Point étonnant, sur le très long terme, les prix sont plus élevés que sur le moyen terme, ce qui montre que la tendance générale n’est surement pas à la baisse.

Voir le Graphique d’évolution du marché :

Baseload Électricité

Marché du Gaz Naturel

Le marché du gaz a augmenté durant ce mois de mai, et cela aiguise l’appétit des producteurs et notamment en Afrique du Nord. En effet, l’Algérie souhaite augmenter de 50 % sa production pour bénéficier de ces tarifs élevés. En effet, pour ce pays, cela représente 19 % de son PIB et même 93 % de ses exportations entre 2016 et 2021. Pendant ce temps, la Russie trouve de nouveaux débouchés pour son gaz et notamment en Asie Centrale. C’est l’Ouzbékistan devrait en profiter le plus avec un triplement des livraisons par le gazoduc “Asie centrale-centre”. Cela tend à stabiliser les prix au niveau mondial car la Russie est un des plus importants exportateurs de gaz.

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PEG Long Terme

Marchés connexes

Marché du Pétrole

Marché du Carbone

Le prix du Brent est le seul des marchés suivis à avoir connu une baisse en mai. Elle reste mesurée mais génère toutefois une inquiétude chez les producteurs. C’est l’annonce du volume de stock américain qui a fait décrocher le marché. En effet, ceux-ci ont augmenté trois fois plus que prévu et cela pourrait continuer car la Fed augmente des stocks dès que les prix sont faibles.

La tonne de CO2 a elle aussi suivi la même tendance avec une augmentation importante suivie d’une légère baisse. Cette évolution d’un marché driver est donc une des explications aux évolutions des marchés plus en aval comme le gaz et l’électricité. Le prix reste toutefois bien en-deçà du plafond légal.

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CO2

Brent

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