N°32 - Février 2025
En janvier 2025, le secteur de l'énergie a connu des évolutions notables tant au niveau national qu'international. Aux États-Unis, le président Donald Trump a signé un décret exécutif retirant le pays de l'Accord de Paris sur le climat pour la seconde fois, suscitant des inquiétudes quant à l'engagement mondial dans la lutte contre le changement climatique. Face à cette situation, François Gemenne, professeur à HEC et président du Conseil scientifique de la Fondation pour la Nature et l'Homme, souligne la nécessité pour l'Europe de forger de nouvelles alliances, notamment avec la Chine et l'Inde, pour compenser le désengagement américain et renforcer la coopération internationale en matière de transition énergétique.
En France, la production nucléaire a atteint 361,7 térawattheures (TWh) en 2024, soit une augmentation de 12,9 % par rapport à l'année précédente. Ces performances ont permis à la Commission de régulation de l'énergie (CRE) d'annoncer une baisse moyenne de 15 % des tarifs réglementés de vente d'électricité (TRV) à compter du 1ᵉʳ février 2025, étendant par la même, l’accès du TRV à l’ensemble des très petites entreprises et des petites communes sans condition sur le niveau de puissance souscrite.
Cette bonne nouvelle est toutefois contrebalancée par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui, dans son rapport publié le 21 janvier 2025, signal des tensions prévues sur le marché du gaz naturel pour l'année en cours, en raison d'une demande mondiale accrue et de niveaux de stockage inférieurs aux moyennes saisonnières. Rappelons que, le prix de l'électricité étant en partie indexé sur celui du gaz, le maintien du coût de la molécule de gaz est essentiel pour espérer des tarifs électriques performants.
Marché de l’Électricité
En 2024, la production d'électricité en France métropolitaine a atteint 536,5 TWh, son plus haut niveau depuis cinq ans. Cette augmentation est principalement due à une production nucléaire de 361,7 TWh, représentant 67,4 % du mix énergétique national. Cette hausse est attribuée à une meilleure disponibilité des réacteurs et à des conditions hydrologiques favorables, qui ont également conduit à une augmentation de 30,3 % de la production hydraulique, atteignant 50,5 TWh.
Grace à ces performances, la France enregistre un solde exportateur net d'électricité de 89 TWh en 2024, surpassant le précédent record de 77 TWh établi en 2002.
Ces évolutions témoignent de la robustesse du secteur électrique français, soutenu par une production nucléaire solide et une intégration croissante des énergies renouvelables.
Clôture du 31 janvier 2025
Marché du Gaz Naturel
Clôture du 31 janvier 2025
Le 21 janvier 2025, l'AIE a publié un rapport alertant sur un marché du gaz naturel tendu pour l'année en cours. Cette situation est attribuée à une demande mondiale accrue, notamment en Asie, et à des niveaux de stockage inférieurs aux moyennes saisonnières. Les tensions géopolitiques, en particulier les sanctions contre la Russie et les incertitudes au Moyen-Orient, exacerbent ces pressions sur le marché.
Les niveaux de stockage de gaz naturel en Europe ont connu une diminution notable récemment. Selon les données de Gas Infrastructure Europe, les sites de stockage étaient remplis à 59% de leur capacité début janvier 2025, soit une baisse significative par rapport aux niveaux observés à la même période l'année précédente. Cette réduction des stocks est attribuée à une demande accrue due à des températures plus froides que prévu et à des interruptions d'approvisionnement.
Les consommateurs européens pourraient faire face à des hausses de prix et à une volatilité accrue, soulignant l'importance de stratégies d'approvisionnement diversifiées et de politiques énergétiques résilientes.
Marchés connexes
Marché du Carbone
Le marché du carbone en 2024 a été marqué par une augmentation des prix des quotas d'émission, reflétant une demande croissante des industries pour compenser leurs émissions. Cette tendance est soutenue par des politiques climatiques européennes renforcées et des objectifs de réduction des émissions plus ambitieux. Les entreprises intensifient leurs efforts pour adopter des technologies bas carbone et améliorer leur efficacité énergétique afin de réduire leur dépendance aux quotas et maîtriser les coûts associés.
Clôture du 31 janvier 2025
Marché du Pétrole
En janvier 2025, les prix du pétrole ont connu une légère hausse, le Brent atteignant un prix moyen de 76,51 dollars le baril, tandis que le WTI américain a grimpé à 73,96 dollars. Cette augmentation est attribuée à une demande accrue en Asie et en Europe, ainsi qu'à une baisse significative des stocks de pétrole brut aux États-Unis, qui ont diminué de 3,6 % par rapport à janvier 2024. Parallèlement, l'OPEP+ a décidé de maintenir sa politique actuelle de production lors de sa réunion du 31 janvier 2025, malgré les appels à augmenter l'offre pour stabiliser les prix. Les politiques énergétiques des grandes puissances, notamment les États-Unis, ajoutent une couche d'incertitude sur l'évolution future du marché pétrolier.
Clôture du 31 janvier 2025
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