N°30 - Décembre 2024
Le mois écoulé a été marqué par des dynamiques contrastées sur les marchés de l’énergie, mêlant conditions climatiques favorables à la production renouvelable, tensions géopolitiques pesant sur les prix des hydrocarbures et initiatives politiques visant à accélérer la transition énergétique. Face à cette volatilité persistante, les acteurs du secteur évoluent dans un environnement exigeant, nécessitant prudence et réactivité.
La France a lancé une consultation publique pour la troisième Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) et la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE). Ces documents clés visent la neutralité carbone à l’horizon 2050. La SNBC fixe des plafonds d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et des budgets carbone quinquennaux, tandis que la PPE définit les priorités énergétiques pour la prochaine décennie. Parmi les objectifs majeurs :
Réduction de 31 % des émissions de GES dans les transports grâce à l’électrification et aux infrastructures de mobilité durable.
Baisse de 44 % des émissions des bâtiments via la rénovation énergétique.
Diminution de 37 % des émissions industrielles avec des technologies moins carbonées.
Réduction de 9 % dans l’agriculture, appuyée par des pratiques agroécologiques.
La PPE ambitionne de limiter la part des énergies fossiles à 30 % d’ici 2035, en renforçant le rôle du nucléaire, de l’éolien et du photovoltaïque. Cependant, des incertitudes demeurent quant aux financements nécessaires et aux modalités concrètes de mise en œuvre.
Marché de l’Électricité
Les prix de l’électricité ont poursuivi leur hausse, tirés par les coûts élevés du gaz naturel et des quotas carbone, malgré une augmentation de la production renouvelable. La France a enregistré un record historique avec des exportations atteignant 78 TWh, dépassant le précédent sommet de 2002. Cette performance s’appuie sur une production bas-carbone solide, principalement nucléaire et hydraulique, soutenue par des précipitations abondantes.
Malgré cette dynamique, les quotas carbone (EUAs), stagnants à des niveaux records, continuent de peser sur les centrales thermiques, exacerbant les tensions tarifaires. Les interconnexions européennes ont permis une meilleure répartition de l’électricité, mais peinent à compenser une demande hivernale accrue. Avec un hiver rigoureux attendu, les défis liés à la flexibilité du réseau et à la modernisation du parc nucléaire demeurent pressants.
Clôture du 29 novembre 2024
Marché du Gaz Naturel
Clôture du 29 novembre 2024
La volatilité persistante des prix traduit l’incertitude entourant les politiques énergétiques européennes. Si des efforts significatifs sont engagés pour réduire la dépendance au gaz russe, les alternatives – notamment l’augmentation des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) – s’accompagnent de défis logistiques et financiers considérables. Cette transition peine à offrir des solutions immédiates face aux tensions de court terme, exacerbées par une concurrence mondiale accrue. À cela s’ajoute le spectre d’un hiver plus rigoureux que la moyenne, qui pourrait exercer une pression supplémentaire sur les infrastructures de stockage et sur les capacités d'importation. Dans ce contexte, les acteurs du marché sont confrontés à un environnement complexe, nécessitant une anticipation fine des évolutions climatiques et géopolitiques pour ajuster leurs stratégies d’approvisionnement et éviter des ruptures critiques.
Marchés connexes
Marché du Pétrole
Marché du Carbone
Les cours du pétrole ont été marqués par une volatilité significative en novembre. Après un début de mois haussier, les prix ont fléchi en raison des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, ainsi que des préoccupations concernant la relance économique chinoise. Cependant, en fin de mois, les prix ont rebondi, soutenus par l'intensification du conflit en Ukraine, qui a ravivé les craintes sur l'approvisionnement énergétique mondial.
Les prix des quotas d'émission de CO₂ ont poursuivi leur ascension, atteignant 69,96 €/tonne, un sommet depuis trois mois. Cette hausse est principalement due à l'augmentation de la production d'électricité à partir de centrales thermiques et à la montée des prix des combustibles. Ces éléments reflètent une demande accrue de quotas d'émission, exacerbée par des incertitudes géopolitiques.
Clôture du 29 novembre 2024
Clôture du 29 novembre 2024
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